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Portrait Patates Dolbec

La pomme de terre en héritage
Saint-Ubalde
Depuis 1960

« Pour faire ce métier, il faut que t’en manges des patates »

Stéphan Dolbec

Il était une fois, il y a 50 ans, Francine et Herman. Francine était serveuse, Herman était bûcheron. Quand ils en ont eu assez de leurs emplois respectifs et qu’ils ont eu envie d’avoir quelque chose à eux, c’est vers les patates qu’ils se sont tournés.

À Saint-Ubalde dans la région de Québec, le père d’Herman avait une charrue, un cheval et 25 acres de terre. Herman a racheté ce que possédait son père et a décidé de faire pousser des patates parce que les terres sableuses de la région étaient propices à leur culture. C’est ainsi qu’au milieu des années 1960, le destin de Patates Dolbec, aujourd’hui le plus important producteur de l’est du Canada, était scellé.

Près de 50 ans plus tard, Stéphan Dolbec, président de Patates Dolbec, se souvient de ses parents comme de grands travaillants. « Ils avaient trois enfants, cultivaient à la main, mettaient les patates dans des sacs, les entreposaient dans le sous-sol de leur maison et faisaient du porte-à-porte pour les vendre. »

Enfant, Stéphan adorait se retrouver dans les parages de la ferme. « L’école, ce n’était pas son affaire », confie Josée Petitclerc, sa conjointe des 28 dernières années. « Ce qu’il aimait déjà, à 10 ans, c’était d’être dans les champs, dans l’entrepôt, de conduire les tracteurs. Pour lui, ça a toujours été clair : il allait, lui aussi, être producteur de pommes de terre. »

C’est d’ailleurs pour faire grandir l’entreprise que l’adolescent est envoyé à l’école en Floride. Avec son anglais, Stéphan peut désormais développer le marché américain.

Mais en 1994, dur coup : Herman Dolbec perd la vie dans un accident de voiture. Stéphan, 22 ans, et sa mère, encore sous le choc, décident tout de même de se relever les manches et de continuer à faire vivre la compagnie.

En 2005, Stéphan rachète l’entreprise familiale qui compte 4 500 acres de terre et une soixantaine d’employés. Au fil des ans, les équipements sont modernisés, l’achat de nouvelles terres s’impose et l’équipe s’agrandit. L’entreprise est propulsée par des gens passionnés ayant à coeur l’agriculture.

Aujourd’hui, à force de travail acharné, Patates Dolbec cultive sur 10 000 acres en rotation près de 40 000 tonnes de pommes de terre par année, qui sont vendues au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Le producteur, devenu un des plus importants de la Belle Province, produit différentes variétés et est tout particulièrement fier de sa Mozart, une patate rouge à chair jaune, « très goûteuse », et pour laquelle l’entreprise détient les droits exclusifs.

Aujourd’hui, Patates Dolbec compte 125 employés, qui forment, selon Josée, « une équipe extraordinaire où chacun a sa force et son importance ».

« Mes parents, c’étaient des passionnés et des visionnaires, comme la gang qu’on est encore aujourd’hui. Il faut des gens allumés et passionnés pour faire ce métier. Il faut que t’en manges des patates parce que selon les saisons, le temps de travail varie. La nature, ça n’attend pas. » Ajoute Stéphan Dolbec.